© JF Mermillod.B

Mineurs des Andes

Ce qui reste inscrit en mon cœur, des moments intenses que j’ai vécus pendant un an avec les mineurs indépendants de Bolivie, se résume à la vision improbable d’une femme suspendue sur un piton rocheux de la Cordillère Royale, émergeant au-dessus de la forêt amazonienne.

Je me suis senti ailleurs, connecté avec la planète entière. Un non-lieu, hors du temps, où résonne l’essence de l’instant. 

Cette situation, je ne la vivrai pas à nouveau. C’est comme si cette femme en tenue traditionnelle de l’Altiplano était apparue au milieu de nulle part, elle aussi reliée au tout.

Ce qui m’a touché, quand je l’ai vue, tient de l’effet miroir de notre présence à quelques mètres l’un de l’autre, seuls dans le vide.  Elle, sur une échelle de câble qui menait aux galeries de mines creusées dans la roche au sommet de l’aiguille rocheuse. Moi, escaladant librement pour témoigner en photographie des conditions de travail des mineurs indépendants de Bolivie.

Paradoxalement, c’est en dehors de la mine, à ciel ouvert, que je me suis vraiment senti le plus proche des membres d’une communauté, que j’ai accompagnés au travail, au plus profond des galeries ou sur les glaciers, comme dans le quotidien de leur camp.
Le temps passé sous terre, dans les profondeurs des galeries des mines, a réveillé en moi un lien très puissant avec la Terre mère, comme un retour à l’état fœtal, sensation que j’ai vécu à nouveau dans un autre milieu durant des séances de sweat lodge (hutte à sudation).

À l’occasion de la rencontre inattendue qui motive ce partage, cette relation intime à la terre s’est manifestée dans sa dimension universelle.

JF Mermillod.B

VOTRE VISION