“Dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la beauté.
René Char / Fureur et mystère
Toute la place est pour la beauté.”
“Le beau dans l’essentiel du quotidien” pourrait résumer le film de Wim Wenders, comme une véritable source d’inspiration.
Hirayama est “jardinier de la vie“.
Chacune de ses journées est vécue dans l’ascèse de rituels successifs, véritable célébration de sa beauté intérieure dans la reconnaissance du vivant autour de lui, dans le soin qu’il porte à son univers, son intérieur, son travail, ses relations, sa famille, la nature, ses livres et le délice de ses choix musicaux.
Hirayama prend soin des toilettes publiques de Tokyo, lieux qui subissent une dégradation permanente dans une perte de conscience généralisée. Il met en lumière des espaces à l’architecture particulièrement soignée et accueillante qui contraste avec sa maison. Il veille également à préserver l’équilibre de sa vie qui repose sur ses rituels, en refusant les débordements excessifs de son entourage ou de son travail, ce qui va le conduire à se transcender dans sa relation aux personnes.
Il nous invite par le regard qu’il porte sur la lumière, les ombres des branchages, le mouvement de la canopée des arbres, le reflet des lumières de la ville sur l’eau, sur la relation aux personnes entre elles, à le rejoindre dans cette relation subtile et puissante à l’essence des choses.
Le “komorebi”, ce mot qu’utilisent les Japonais pour décrire le reflet des feuilles créé par le soleil, est central dans la vie d’Hirayama, et tient quasiment le second rôle du film.
Dans ce récit, Le beau transmute le laid, le sacré illumine l’inconscient et l’humilité dissout l’orgueil.
Le traitement minimaliste en Noir & Blanc des images qui ouvrent à l’essentiel, est réussi, dans “le vide” qu’il crée entre la réalité brute de notre société et le monde subtil de la contemplation. Nous entrons dans l’espace vital d’Hirayama, nous faisons nôtre son regard, en découvrant ses photos Noir & Blanc à l’instant où il est touché et au moment d’en choisir les tirages papier.
C’est dans ce “vide” qu’advient le sacré, avec la célébration du vivant dans son essence.
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JF Mermillod.B
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Film Réalisé par Wim Wenders
Scénario écrit par Wim Wenders et Takuma Takasaki
Prix d’interprétation au festival de Cannes 2023 remis à Koji Yakusho dans le rôle d’Hirayama.
Extrait de la bande son: PERFECT DAY / Lou Reed
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« Just a perfect day
Drink sangria in the park
And then later, when it gets dark, we’ll go home
Just a perfect day
Feed animals in the zoo
Then later a movie too, and then home
Oh it’s such a perfect day
I’m glad I spent it with you
Oh such a perfect day
You just keep me hanging onT
You just keep me hanging on
Just a perfect day
Problems all left alone
Weekenders on our own
It’s such fun
Just a perfect day
You make me forget myself
I thought I was someone else
Someone good
You’re going to reap just what you sow
You’re going to reap just what you sow
You’re going to reap just what you sow
You’re going to reap just what you sow
You’re going to reap just what you sow »